Lettre ouverte aux clients et fournisseurs de EPMi 3D : Dessiner ensemble le monde d’après 2020 par le redéploiement de l’économie locale

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Par :Nicolas Barbier
Publiée le:mars 22, 2020
Catégories: Magazine 3D

i 3 Sommaire

La pandémie du virus COVID-19 que nous connaissons en ce début d’année 2020 est tenace. EPMi 3D salue les mesures courageuses prises par le gouvernement car elles sont indispensables pour contenir la contagion. Le confinement de la population a été installé. La conséquence immédiate est l’arrêt de l’activité des administrations, des entreprises et donc de l’économie. Pourtant ce moment de pause est excellent pour l’environnement et pour nous questionner. EPMi 3D et, avec certitude, beaucoup d’autres sociétés, s’interrogent sur la viabilité de notre système économique sur lequel nous prospérons. Existe-t-il une alternative pragmatique à la mondialisation ? Pouvons-nous continuer à exploiter ainsi les ressources naturelles ? Une économie locale et circulaire a-t-elle du sens pour l’industrie, ses salariés et ses actionnaires ?

Démondialiser ses sources d’approvisionnement pour une meilleure résilience et sécurité sanitaire

La mondialisation des échanges de biens et de personnes a été progressive durant des siècles. Au fur et à mesure, à la même fréquence, les crises sanitaires et les crises économiques apparaissent de plus en plus vite. Le monde moderne a été dessiné sous le trait du libéralisme, qui est un acquis, dont personne ne souhaiterait remettre en cause dans son principe général. Mais, il est liberticide si il n’est pas contrôlé par une entité indépendante (État ou ONG) et sur des valeurs économiques, sociales et environnementales fermes. Le mot environnemental devrait même être cité en premier, car sans un environnement protégé de façon durable, les troubles économiques apparaitront et les inégalités sociales mèneront à de grandes tensions sociales.

Le choix d’une source d’approvisionnement doit avoir une vision moyen et long terme. Elle doit prioriser la notion d’environnement, puis le caractère social et en ensuite l’économie. Ces trois critères doivent répondre positivement pour valider la source.

L’économie en entreprise est un terme souvent mal interprété où on cherche à dépenser le moins, quelque soit la quantité achetée et le lieu de l’approvisionnement. L’entreprise répond souvent, et surtout dans les grosses firmes, à agir selon les théories de l’économie de marché (le marché décide seul des règles), de l’économie libérale (le marché fixe les prix par l’offre et la demande) et par la notion de libre-échange (principe d’échanger des marchandises librement et sans droits de douanes d’une région économique à une autre).

Pour faire un maximum d’économie et augmenter son taux de marge, l’appel aux fournisseurs lointains est alléchant ! Pourtant cette décision a des conséquences immédiates sur l’économie et sur l’emploi local.
Cette casse s’accompagne d’une perte des savoir-faire et d’une augmentation du coût social des entreprises qui prennent cette option. Et oui, il faut bien indemniser les salariés laissés sur le carreau. A vouloir faire des petites économies, les charges salariales et patronales augmenteront en compensation avec un léger différé. Au final, les délocalisations depuis les années 1990-2000 n’auront pas permis d’obtenir une meilleure qualité de service et de faire de réelles économies. Beaucoup d’entreprises font machine arrière. Ces décisions ont aggravé la pauvreté locale, la casse sociale et la pollution de l’environnement. Importer de loin un produit n’a pas de sens si un fournisseur sait le faire localement. Dans ce cas, acheter loin (plus de 1500 kilomètres) c’est appauvrir l’économie locale et les entreprises ayant ce savoir-faire. Mieux vaut collaborer ici ensemble pour renforcer le tissu social et industriel de façon pérenne.

L’environnement qui est notre socle à tous est surexploité et non respecté. Pourtant, il a été loyal, il a accompagné l’Homme dans son développement économique et technologique. Acheter des composants sur d’autres continents a des conséquences graves (tout comme pour la nourriture). Les moyens de productions utilisés ne respectent pas nos exigences normatives et les moyens de transport sont ultrapolluants. Les navires chargés en fioul lourd polluent l’atmosphère et leurs eaux de ballaste contamine les écosystèmes d’une région à une autre. Le transport aérien n’est pas une alternative durable tant qu’il polluera la haute atmosphère.
Dans l’attente de solutions de transport non polluantes de A à Z (fabrication, utilisation et recyclage), alors la meilleure solution est de réduire les distances et d’utiliser le ferroutage pour les transports supérieurs à 500 km (même si il est moins flexible, mais tout est question d’adaptation). Travailler au maximum local, malgré un surcoût, qui pourra être certainement absorbé d’une manière novatrice.

La croissance qui est recherchée à tout prix par tous est en fait tirée de l’illusion d’abondance des matières premières (énergie et nourriture) entraînant une croissance de la population. Cette croissance est déphasée de ce que notre planète finie peut accueillir et déphasée de notre maîtrise du zéro émission de carbone. L’augmentation de la population entraîne une augmentation accélérée des ressources fossiles, faisant décrocher le taux de CO2, lui-même faisant augmenter la température mondiale (+6°C au pôle Nord), et faisant disparaître les glaciers. La disparation de ces derniers fait accélérer la hausse des températures, c’est alors qu’un palier (point de non retour) est franchi et qu’un cercle vicieux se met en place.

Sur les graphiques ci-dessous, il est possible de se rendre compte clairement de la tendance, des causes et des conséquences à court terme. En cliquant sur chaque graphique vous serez redirigé vers les données de la NASA et de l’ONU :

 

Population mondiale :Taux de CO2 dans l’atmosphère :Température mondiale :Fonte des pôles :

Il faut stopper cette tendance haussière pour coller aux objectifs de la COP21 qui impose en théorie aux pays la mise en place d’actions dès 2020, afin de constater en 2025 un début de décroissance du taux de CO2. Pour être franc, sans ce virus mondialisé, la décroissance en 2020 n’aurait pas eu lieu. Le GIEC préconise lui une seule trajectoire possible, une inversion des courbes dès 2020 avec un angle à 90°. Il suffit d’une décision pour réussir. Par exemple, au 9/4/20, le confinement de la plupart des pays industrialisés a permis la baisse du trafic aérien mondial de 72%. Il est donc possible de vivre autrement sans que votre vie quotidienne en soit véritablement affectée. Les enseignements de cette crise doivent être dirigés vers une économie locale et circulaire.

Allons d’une économie linéaire vers une économie circulaire

Les enjeux environnementaux sont ÉNORMES pour ce vingt-et-unième siècle. Dès aujourd’hui en 2020, NOUS TOUS devons penser à créer une économie circulaire. Les changements climatiques dus à l’activité de l’Homme sont arrivés à un point de non-retour si nous n’inversons pas la courbe d’ici à 2025. Les données sont là, lorsque les glaciers et les pôles fondent à une vitesse inédite, c’est le signe de réagir. Cette période de confinement est parfaite pour que chacun prenne des décisions fortes. Des indicateurs sont disponibles sur le site de Humming-Earth.org, ils permettent de lire avec fiabilité la tendance, et de constater du franchissement du palier de température que nous venons d’atteindre : +1 °C en moyenne sur la planète et +6° C sur les pôles.
Agir aujourd’hui en 2020, permettra d’être fier du travail accompli en 2050. La solidarité environnementale et économique doit s’inscrire dans l’ADN des entreprises.

L’entreprise d’aujourd’hui doit être capable de produire moins, mais aussi de proposer des produits simples, durables et frugaux. L’augmentation de la qualité, augmentera naturellement le prix et les marges. Travailler local permet de conserver la monnaie localement et de la redistribuer dans l’activité économique locale, tel un cercle vertueux… n’ayons pas le porte-monnaie percé ! Moins il y aura de fuite de capitaux, plus il y aura d’emplois, et plus le coût social sera faible.

L’économie linéaire qui consiste à produire, consommer et détruire doit se convertir vers une économie circulaire. L’économie circulaire a pour but de produire un produit de manière durable, avec des matériaux recyclés, de qualité et qu’il soit réparable.

Cette transition passe aussi par le partage du capital de l’entreprise avec ses salariés. Il est essentiel que les salariés (ouvriers, techniciens et cadres) soient les moteurs de cette transition. Une entreprise dont 50% du capital sera détenu par ses salariés aura toutes les chances de mener à bien cette transition; la motivation et la fidélité en seront les récompenses.

L’entreprise a aussi la responsabilité envers ses salariés de les inciter à aller vers l’économie des ressources naturelles. Par exemple, un salarié déménageant à moins de 5 km de l’entreprise pourrait obtenir une prime. Ayons le réflex gagnant-gagnant.

Une nouvelle façon de produire avec l’impression 3D

La mondialisation importe rarement des produits indispensables à la vie quotidienne. Le choix d’acheter en Asie aura comme premier critère le prix. Et peu importe la réalité des conditions de travail et de la protection de l’environnement. Plus c’est loin, moins nous pouvons contrôler.
Dans notre métier, l’impression 3D, nous pouvons offrir à l’industrie des solutions très intéressantes. Par exemple, si une crise sanitaire touche que l’Asie, ce qui arrivera à fréquence plus élevée, se fournir localement offre à l’entreprise qui a fait ce choix de continuer à travailler. L’impression 3D permet une réactivité élevée pour la fabrication de produits similaires.
Dans le cas de grandes commandes, l’acquisition de machines peut être réalisé conjointement. Le fournisseur et le client trouvent alors chacun leur compte. Une relation durable peut débuter.

Pour être transparent, si seul le coût est recherché, alors l’impression 3D sera toujours en retrait du coût unitaire d’une pièce injectée. Ce secteur va monter en puissance pour réaliser la quantité juste nécessaire et à des coûts très abordables, et qui auront peu d’impact sur le prix final d’un produit. L’industrie doit s’adapter aux contraintes de l’impression 3D afin de trouver ensemble la meilleure conception possible, tout en réduisant le volume de matière et le temps de fabrication. L’enjeu de l’impression 3D est de préparer les sources d’approvisionnement de demain, et de redevenir ingénieux.
L'innovation frugale "Jugaad"

Que fait EPMi 3D pour le climat et l’environnement ?

Il est bien beau de dire aux autres « il faut que » si nous ne faisons rien de notre côté. De manière synthétique, vous trouverez ci-dessous l’ensemble de nos actions :
– Nous optimisons au maximum nos matières premières ;
– Nous proposons un matériau « brouillon » en matière biodégradable : le PLA (Poly Acide Lactique) qui est un bioplastique compostable ;
– Nous déposons vos commandes aux points de collecte à 90% en VAE (vélo assistance électrique) ;
– Nous soutenons des ONG œuvrant pour la protection du climat et de l’environnement plusieurs fois par an (SurfRider, Agir pour l’Environnement, Sea Shepherd, IFAW, …). Environ 1% du CA est redistribué, et nous visons les 5% en 2025 ;
– Nous travaillons en étroite collaboration avec l’ONG Humming-Earth, où l’accent est mis sur une information claire de la dérive climatique et environnementale, et sur l’action (le ramassage des déchets en rivière, la plantation d’arbres, …). Cette dérive environnementale est directement liée à la mondialisation des échanges qui a conduit à la pandémie rapide que nous vivons ;
– Nous finalisons le développement d’une gamme de fenêtre innovante pour le bâtiment, qui synthétise toutes les contraintes d’une fenêtre en une solution performante et esthétique. Les premières études thermiques sont très prometteuses. L’expertise techniques de nos futurs fournisseurs aura été très précieuse. Nous ne manquerons pas de vous informer avec notre Newsletter de son arrivée !

EPMi 3D a choisi d’utiliser tous ces contrepoids pour réduire au maximum son impact environnemental lié à son activité. Car toute activité humaine basée sur l’exploitation des énergies fossiles doit trouver son point d’équilibre dans l’industrie et aussi dans la manière de se déplacer (pour le travail ou le tourisme). L’entreprise doit être là dans ce moment difficile de dérèglement global (pandémie, climat, biodiversité) pour modifier son cap et aider (financièrement ou en nature) ses employés pour qu’ils se rapprochent de leurs lieux de travail et favoriser une alternance entre le télétravail et le présentiel.
Chaque choix que nous faisons doit avoir comme questions : « Est-ce indispensable ? » et « Quel est l’impact environnemental ? ». Si l’impact environnemental est négatif, retirez ou repoussez votre action. Même si la demande est attisée par une certaine surpopulation grandissante de la planète, notre responsabilité est de produire utile, le juste nécessaire, durable, recyclable et local. Nous ne pouvons pas attendre l’arrêt de l’activité économique pour une urgence climatique, car à ce moment les dommages causés seront déjà irréparables. L’inversement de la courbe du CO2 doit être en 2025, il n’y a pas d’autres alternatives. C’est pourquoi il est primordial que les entreprises soient moteur et agissent maintenant avec puissance. Il existe des ONG « professionnelles » qu’il faut soutenir, car elles agissent avec un désintérêt économique. Elles seront la pierre angulaire de demain pour connecter l’Homme à l’environnement. Profitons de ce moment de ralentissement pour réfléchir et pour organiser l’après mondialisation.